Comment les transitions saisonnières affectent notre équilibre hormonal et notre santé

Avec l'arrivée du printemps, notre corps s'éveille progressivement d'une période d'hibernation relative. Ces changements saisonniers ne sont pas simplement une transformation de notre environnement – ils provoquent également des adaptations biologiques significatives dans notre organisme. Examinons ensemble comment notre corps réagit au passage de l'hiver au printemps, et vice versa.

🌞 Le printemps : un réveil physiologique

La lumière : notre régulateur hormonal naturel
Avec l'allongement des jours, notre exposition à la lumière naturelle augmente considérablement. Cette luminosité accrue a un effet direct sur notre glande pinéale, qui diminue sa production de mélatonine (l'hormone du sommeil). Parallèlement, notre cerveau stimule la production de sérotonine, souvent appelée "hormone du bonheur".

Quiz : Saviez-vous que...?
Combien de temps d'exposition à la lumière naturelle est recommandé quotidiennement au printemps pour maintenir un bon équilibre hormonal ?
a) 5-10 minutes
b) 15-30 minutes
c) 1-2 heures
(Réponse : b - 15-30 minutes suffisent pour déclencher la production de vitamine D et réguler votre cycle circadien)

 

La vitamine D : le "nutriment du soleil"

Au printemps, notre peau recommence à synthétiser efficacement la vitamine D grâce aux rayons UVB. Après les mois d'hiver où nos réserves s'épuisent, cette renaissance est cruciale pour :

  • Le renforcement de notre système immunitaire
  • L'amélioration de l'absorption du calcium
  • La régulation de notre humeur

Les hormones sexuelles en éveil
Le printemps s'accompagne souvent d'une légère augmentation des hormones sexuelles, particulièrement la testostérone chez les hommes et les œstrogènes chez les femmes. Ce phénomène explique en partie pourquoi le printemps est traditionnellement associé à la période des amours dans le règne animal.

What's The Average Testosterone Level In Your Region in 2022?

Ce cycle à une certaine logique innée, avant l'hiver et après au début du printemps. Comme si le corps se préparait pour les hautes/basses temperatures et niveaux d'exposition. Mais cela est encore plus intéressant du point de vue que l'effet est le même alors que les situations sont opposées, ce qui montre la résilience et le nature adaptive du corps. 

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Le même phénomène peut être observer tous les jours, le niveau le plus bas étant le sommeil profond mais suivi par une explosion, qui transforme la fin de notre nuit et notre réveil à un excès de testosterone et suivi d'une diminution stable. 

La testostérone joue un rôle central dans le réseau hormonal humain, influençant divers récepteurs au-delà du système reproducteur. Chez les hommes, où les concentrations sont naturellement 10 à 20 fois plus élevées, elle amplifie la densité musculaire et osseuse via les récepteurs androgènes présents dans ces tissus.

Chez les femmes, bien qu'en quantité moindre, elle reste essentielle pour la libido et l'énergie globale, interagissant subtilement avec les œstrogènes. Cette hormone suit non seulement des cycles saisonniers mais également circadiens remarquables.

Cette "explosion matinale" de testostérone prépare l'organisme à l'activité diurne avant de diminuer progressivement tout au long de la journée – un cycle qui, comme les variations saisonnières, témoigne de l'orchestration minutieuse de notre biologie selon les rythmes naturels.

❄️ L'hiver : adaptation et conservation

Le ralentissement métabolique
Lorsque l'automne cède sa place à l'hiver, notre corps entame une transition inverse. La diminution de l'ensoleillement déclenche une série d'adaptations physiologiques :

  • Augmentation de la mélatonine
  • Baisse de la sérotonine (pouvant contribuer au trouble affectif saisonnier)
  • Modification subtile du métabolisme pour conserver l'énergie

La carence en vitamine D
En hiver, dans les régions tempérées et nordiques, la synthèse cutanée de vitamine D devient pratiquement impossible. Selon l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, plus de 80% des Français présentent des niveaux insuffisants de vitamine D en fin d'hiver.

🔄 Comment s'adapter harmonieusement aux changements saisonniers ?

Votre checklist de transition saisonnière :

Adaptez progressivement votre horaire de sommeil aux variations de lumière

Exposez-vous à la lumière naturelle dès le matin (15-30 minutes)

En hiver, envisagez une supplémentation en vitamine D (consultez votre médecin)

Ajustez votre alimentation aux produits de saison

Maintenez une activité physique régulière, idéalement en extérieur

Alimentation saisonnière et équilibre hormonal
Au printemps, privilégiez :

  • Les légumes verts à feuilles (épinards, roquette)
  • Les fruits frais riches en antioxydants
  • Les protéines maigres

En hiver, optez pour :

  • Les légumes racines riches en fibres
  • Les aliments fermentés pour soutenir votre microbiote
  • Les sources naturelles de vitamine D (poissons gras, œufs)

Pour aller plus loin

Avez-vous remarqué des changements significatifs dans votre énergie ou votre humeur lors des transitions saisonnières ? 

Pour une évaluation personnalisée de votre équilibre hormonal saisonnier, consultez un professionnel de santé qui pourra vous proposer des recommandations adaptées à votre profil spécifique. Par example la supplémentation de Vitamine D est recommandée en hiver mais dépend de votre age, et de votre localisation sur cette belle planète. 🌍🌱

La Science Derrière les Envies Saisonnières

Les recherches de Kräuchi et Wirz-Justice ont révélé un phénomène fascinant : les humains consomment environ 200 calories supplémentaires par jour pendant l'automne et l'hiver, avec une préférence marquée pour les aliments riches en graisses. Cette adaptation évolutive s'intègre parfaitement dans notre compréhension des changements hormonaux saisonniers.

Tout comme la mélatonine augmente et la vitamine D diminue pendant les mois sombres, notre corps ajuste également ses signaux de faim et de satiété. La diminution de la lumière naturelle modifie la production de leptine et de ghréline, nous poussant à accumuler des réserves énergétiques.

Ce mécanisme, autrefois essentiel à notre survie, fonctionne en tandem avec le ralentissement métabolique hivernal que nous avons décrit précédemment. Cette synchronisation remarquable entre notre environnement extérieur et notre biologie interne souligne l'importance de comprendre et d'adapter nos habitudes alimentaires aux rythmes naturels des saisons pour maintenir un équilibre optimal.  🐻

April 05, 2025 — Hadrien Loge
Tags: Santé Stress